
ISBN : 9782296059726
DEREK WALCOTT (1930-) : QUEL RETOUR POUR LE POÈTE EXILÉ ?
Nicole Ollier Université Michel de Montaigne-Borde
Omeros, long poème en soixante-quatre chapitres de Derek Walcott
(1990), dédié notamment à ses compagnons de navigation artistique, indique
l'allégeance du poète caribéen à l'auteur de l'Iliade et de l'Odyssée1 et traduit
sa fascination pour la Bgure de l'exilé ou plutôt du naufragé, titre du recueil
The Castaway (1965). Il souligne aussi la primauté du Nostos, le retour à l'île
natale. Très tôt, le poète quitta lui-même Sainte-Lucie, l'Hélène de l'Ouest,
pour intégrer la première promotion de la nouvelle Université des Antilles
en Jamaïque, puis fonda une troupe de théâtre à Trinidad, partit étudier
la dramaturgie aux États-Unis à la faveur d'une bourse, mais abrégea son
séjour pour cause de nostalgie. Pourtant, c'est à New York qu'il vit depuis des
années, tout en revenant régulièrement au pays de ses origines où, au milieu
des années quatre-vingt, il a fait bâtir une grande maison à Cap Estates