DES ROSES ROUGES ET BLANCHES POUR LE CHEIKH CLAVERIE

Hassan Rémaoun



C'était dans la nuit du 1er au 2 aoüt (de jeudi à vendredi), vers une
heure du matin. Nous attendions à la télévision les performances des
sportifs algériens en athlétisme et en boxe aux demi-finales des jeux
d'Atlanta, lorsque le téléphone retentit. C'est rarement de bonnes
nouvelles à une pareille heure et l'angoisse nous saisissait déjà. A l'autre
bout du fil, notre amie effondrée nous annonçait en termes à peine
audibles la mort de celui qu'elle considérait comme un père adoptif
Monseigneur Pierre Claverie, évêque d'Oran. Le Cheikh chrétien, comme
il aimait se faire appeler par ses proches, venait d'être assassiné avec son
jeune chauffeur, Mohamed Ouchikhi.
L'angoisse céda chez nous le pas à l'effroi, puis à la rage de
l'impuissance, et ce d'autant