ENSEIGNER AU SEIN DE LA BABEL CRIMINOLOGIQUE

Par Annie Beziz-Ayache



La question de l’enseignement de la criminologie n’est pas nouvelle. Elle
s’est posée dès le début du 20ème siècle. Aujourd’hui, elle doit être réexaminée
sous l’angle de son utilité et de son contenu.
Il est nécessaire de rappeler, en premier lieu, l’utilité de l’enseignement
de la criminologie à l’heure où les programmes des matières enseignées dans
nos universités font l’objet d’une évaluation et où certains estiment que la
criminologie n’est qu’une discipline de culture générale sans intérêt pour les
étudiants préparant leur entrée dans la vie professionnelle. Il faut affirmer
que la criminologie est essentielle dans la connaissance de l’action criminelle
et l’analyse des moyens de lutte contre la délinquance. A ce titre elle
doit être enseignée aux futurs magistrats, avocats, experts, directeurs
d’établissements pénitentiaires…
En France, la criminologie se définit par son objet : le crime et la façon
dont on réagit au crime. Elle est donc traditionnellement associée au droit.
Ainsi s’explique que son enseignement soit dispensé par des pénalistes dans
les facultés de droit et qu’elle soit considérée comme une discipline accessoire
au droit pénal et confondue parfois avec