INTRODUCTION

Jean-Pierre Lévy



En associant la patrimonialisation à la recomposition, le paradoxe est
affiché d'entrée. Est ainsi souligné d'une part que le patrimoine n'est pas un
état bâti inerte, ayant vocation à s'inscrire durablement dans le paysage
urbain au nom de la préservation du passé, mais qu'il indique aussi une
action, une mise en forme (symbolique et morphologique), en un mot un
processus. Mais l'on entend d'autre part marquer qu'en tant qu'action, la
patrimonialisation est un paradoxe, un terme antinomique, dans la mesure où
la "production" du patrimoine correspond à un mécanisme de
recomposition de l'espace urbain qui, par définition, s'oppose à la pérennité
qu'elle entend défendre.