ISBN : 9782296544123

LA MASCULINITÉ MAGNÉTIQUE DU HÉROS EFFRÉNÉ : JAMES DEAN DANS GÉANT



Dans la courte vie de l’éternel jeune homme nommé James Byron
Dean (1931-1955), compter jusqu’à trois rôles et films ne prend qu’un
instant : Cal Trask dans À l’est d’Eden (E. Kazan, 1955), Jim Stark dans
La Fureur de vivre (N. Ray, 1955), et Jett Rink dans Géant (G. Stevens,
1956)189, son dernier film, dont le tournage s’achève deux semaines après
la disparition de Dean. Ainsi, avant même que ne commence sa success
story, Dean fait déjà partie du passé, ou plutôt de l’intemporalité des
mythes et des légendes.
Face à la difficulté de distinguer l’acteur James Dean du
personnage rebelle incarné par lui, on pourrait lire avec profit l’article
"Le mythe de l’acteur possédé" de Roland Barthes, paru en 1958, dans
la revue Théâtre d’Aujourd’hui dans lequel Barthes examine la manière
dont "l’acteur s’incorpore son personnage, il est habité par lui". Si,
d’après Barthes, "il y a là un jeu très