LA THÉRAPIE CORPORELLE EN EAU FROIDE : IMMERSION-DÉPRESSION-SUBMERSION
Bernard Andrieu
1- La clinique de l'eau
La peur de l'eau1 qui s'infiltre dans la béance de la peau aux XVe et
XVIe siècle repose sur la porosité et la faiblesse des enveloppes corporelles.
L'infection de la peste, en livrant la nudité du corps à l'air et à l'eau, pourrait
faciliter l'épidémie : "ce n'est plus le toucher pour un principe de proximité
qui est en question, mais un principe de béance"2.
Décrit comme une machine hydraulique, le corps subit l'utilisation
thérapeutique de l'eau à travers un imaginaire du fonctionnement
psychophysiologique ; la complexité des rapports du corps et de l'esprit
repose sur le jeu d'ouverture et de fermeture des orifices cutanés : par le bain
chaud ou froid l'eau est appliquée