LE PARADOXE DU MAILLOT DE BAIN D'AVANT GUERRE, ENTRE PUDEUR ET ÉMANCIPATION

Sandrine Jamain, Natalia Bazoge



"En France, la natation, après avoir été quelques temps négligée,
semble avoir repris parmi les sports la place dont elle est digne à tous égards.
Si même l'on voulait négliger l'agrément incontestable qu'elle offre, ou son
utilité pratique, elle resterait en tout cas un exercice entre tous profitable
pour l'hygiène et la santé"1. Ce caractère hygiénique de l'activité natation,
très présent dans les écrits du début du siècle, offre la possibilité aux femmes
de s'y investir sans transgresser les interdits qui pèsent alors sur leur activité
physique. La natation renvoie à une diversité de formes de pratiques dans
lesquelles la participation des femmes est plus ou moins tolérée en fonction
des finalités et des mises en jeu du corps qu'elles supposent. Cette étude
s'intéresse à deux formes de pratiques très différentes, choisies en raison de
la grande visibilité des femmes et de leur costume