LES TÉLÉCENTRES PRIVÉS DU SÉNÉGAL LA FIN D'UNE "SUCCESS STORY"
Olivier Sagna
epuis son accession à l'indépendance en 1960, le Sénégal est confronté à la
lancinante question de l'accès universel au téléphone. En effet,
historiquement introduite pour satisfaire les besoins de l'administration
coloniale (Sagna 2001), géographiquement concentrée dans les villes1 et socialement
réservée à une minorité, la téléphonie fixe ne compte guère que 240 324 abonnés
plus d'un siècle après son introduction, soit un taux de pénétration de 1,97 %(ARTP
2009 a). Au cours de ces vingt dernières années, des progrès considérables ont
cependant été réalisés puisque la télédensité n'était que de 0,33 ligne pour 100
habitants en 1987. Pour ce faire, l'opérateur historique, s'appuyant sur le constat que
le téléphone faisait souvent l'objet d'une utilisation collective, a encouragé la
création de dispositifs d'accès collectif connus sous l'appellation de "télécentres".
Constituant un modèle original, par rapport aux autres types de télécentres existant
dans le monde, ils ont fortement contribué