NOUVEAU REVERS POUR LES ÉCHANGES HUMANITAIRES

Léna Faure



Une douche froide: voilà le cadeau qu'ont reçu les Colombiens de la part
des FARC [Forces Armées Révolutionnaires de Colombie], qui ont déclaré lors
du Nouvel An qu'il n'y aurait pas d'échange humanitaire avec le président
Uribe. Ce qui veut dire que si ce dernier est réélu - ce qui arrivera
probablement [et est arrivé] - cela ne les dérangera pas de garder les
séquestrés en tant qu'esclaves dans la forêt pendant quatre ans encore.
Face à ces deux communiqués des FARC, datant du 29 décembre et qui
circulèrent sur Internet le 2 janvier, la première réaction a été l'indignation.
L'un apporte ses "voeux pour la nouvelle année" ; l'autre s'intitule "Il n'y
aura pas d'échange humanitaire avec Uribe". Dans le premier, les FARC
souhaitent "au peuple qu'il lutte; à l'oligarchie, du bon sens". Le second
met en exergue cette phrase: "Le principal obstacle à l'Accord Humanitaire
est l'absence de volonté politique de l'actuel Président de la Colombie."
Si le pays n'était pas habitué aux déclarations olympiennes des FARC, le
trait le plus insolite de ces cOlnmuniqués serait la manière dont leurs auteurs
passent complètement sous silence leur responsabilité