ISBN : 9782296107113

PATRIMOINE PUBLIC : PRIVATISATION OU ABANDON ?

Fortunato Ortombina



L'État italien, après plusieurs décennies de gouvernance directe de la
culture et des théâtres d'opéra, avec la transformation des "Enti Lirici"
("Institutions Lyriques") en Fondations de droit privé (changement
de statut avalisée par la promulgation du décret Veltroni de 1996), il a
laissé entendre qu'il s'était orienté vers une progressive privatisation de
la culture. Le décret Veltroni enlève de l'argent public aux institutions qui
sont invitées à chercher des fonds auprès d'acteurs privés. Cependant ce
processus ne s'est pas réalisé car les milieux privés n'y avaient pas été
préparés d'autant qu'il n'y a pas eu de la part du Ministère une politique
incitative en leur faveur. Le premier domaine à avoir été sacrifié ces dernières
années a été justement celui de la musique et du théâtre musical
contemporains, pour lesquels le soutien de l'État s'était déjà sensiblement
réduit. Par la suite, aucune ligne de conduite précise n'a été définie : le
Ministre de la Culture a parlé d'un vague projet de reforme générale du
système de la musique, mais qui ne semble pas être à l'ordre du jour.
Dans tous les tribunaux italiens est écrite sur le marbre en gros caractères
la phrase : "La Loi est la même pour tous". La politique culturelle
de l'État italien est un exemple emblématique du déni de ce généreux