ISBN : 9782296545977

QUAND L'EAU SE FAIT FRONTIÈRE



Selon les bons auteurs, en l'occurrence Michel Foucher1,
les lacs et les fleuves constituent 32 % des frontières internationales
contre 24 % aux lignes de crêtes, 23 % aux lignes géométriques,
le solde, soit 21 %, étant constitué par un mélange de
ces diverses formes. Rien de plus normal, de prime abord, que
cette précellence de l'eau qui offre le triple avantage de la linéarité,
du naturel et de la lisibilité cartographique. À la réflexion,
les choses sont plus complexes, l'eau se faisant tour à tour
fleuve ou rivière, lac ou marais et, à la limite, bassin versant
intégrant la ligne de crête ou, sur un autre registre, axe ou frontière
lors même qu'elle n'est pas l'un et l'autre. La notion de
frontière ajoute à ce schéma puisqu'elle se décline à plusieurs
échelles selon qu'elle est internationale ou régionale, et sur
plusieurs modes selon qu'elle est front ou frontière. Demeure
toutefois d'une configuration à l'autre