RENTE ET DÉSINDUSTRIALISATION
Youcef Benabdallah
L'industrie est entrevue dès le début de l'indépendance comme un
moyen pour affranchir le pays des structures économiques et sociales
archaïques et de la dépendance vis-à-vis de l'extérieur qui est perçue le
plus souvent comme une continuation de la colonisation1.
L'Etat algérien s'est rendu maître de l'entreprise du développement
dès le départ. La nationalisation des hydrocarbures et le premier choc
pétrolier le rendait, au nom de la collectivité, titulaire d'une importante
rente et donc en mesure de financer les investissements lourds,
d'en assurer les surcoûts durant la phase de démarrage et d'alléger,
pour la paysannerie et la classe ouvrière, les coûts humains liés à l'ambitieux
programme de développement.
L'Etat, la rente et l'industrialisation