SANS SOLEIL: LES INFIRMITÉS DU TEMPS 1

Catherine Russell



La dimension épique de Sans soleil jure, à première vue, avec l'échelle
de la plupart des ftlms ethnographiques expérimentaux; en même temps, sa
nature essayistique correspond parfaitement à cette catégorie de films et de
vidéos, opérant à la croisée du documentaire, du cinéma expérimental et de
la fiction2. Son caractère nomade, apatride, en fait un ftlm particulièrement
inhabituel. C'est une oeuvre qui présente une identité fracturée, plurielle,
même si elle est, à bien des égards, une des modalités possibles du ftlm
"auto-ethnographique3." "Qui parle?" est sans doute la question la plus
fondamentale pour toute politique de la représentation, et pourtant, dans le
film de Marker, il est impossible