TOUJOURS AILLEURS

Jean-Pierre Brigaudiot



Un jour de septembre 2004 je marchais dans le désert
arabique, aux lisières de la Nubie. Le relief était tourmenté, le sol
constitué d'une succession infinie de monticules ocres de pierres
délitées et de sable. J'étais venu visiter un site romain encore
vierge, une carrière de taille de colonnes et de chapiteaux; ayant
exploré ce site je fus tenté d'aller voir ce qu'il y avait aux
alentours, ailleurs. Le silence était absolu et l'horizon toujours
bouché: le point de vue du marcheur est presque au ras du sol;
je marchais et j'escaladais chaque monticule en quête d'une
vision plus lointaine qui toujours se dérobait, à la recherche
d'autre chose que cette pierraille si présente dans laquelle mes
pas s'enfonçaient. Je savais qu'il n'y avait probablement rien
d'autre à voir, hormis le désert, à l'infini