TROIS LETTRES QUE VOUS NE LIREZ JAMAIS (LODYANS)L

Georges Anglade, Montréal



De mémoire de Quiniens2, il n'y eut que deux seules exécutions judiciaires
dans toute l'histoire des assises de la ville. Et comme elles eurent lieu toutes
les deux au même mois d'août 1956, elles sont devenues aussi inoubliables
qu'un cyclone. Je ne parle évidemment pas ici des exécutions extrajudiciaires
courantes depuis la nuit des temps dans les geôles abjectes des
polices de province... Non. Je parle de la condamnation à mort sur papier, en
bonne et due forme, prononcée par un juge sur recommandation d'un jury.
Elles n'étaient pas rares ces sentences extrêmes à Quina, mais de recours en
pourvois, de grâces en commutation de peine, tout le monde savait comme
dans un jeu de la basoche locale que personne n'aurait jamais à affronter un
peloton légal d'exécution. Pour en arriver là, il avait bien fallu non
seulement que la déveine s'en