UN PETIT AIR DE POUDRE
Christophe Chicle
Atterrissant sur le tarmac de Tirana, on s'attend toujours à croiser
quelques vaches ou se payer une partie de "tape-cul" sur une vieille
piste en béton disjoint. A la surprise générale, la piste venait d'être
bitumée de frais. A une vingtaine de kilomètres plus loin, la seule
autoroute du pays, à la sortie de Tirana, venait de doubler de longueur,
passant glorieusement à 5-6 kilomètres. Dans les deux cas, l'argent de
l'Union européenne avait permis quelques améliorations. D'autant qu'à la
périphérie de la capitale, des centaines de maisons individuelles et des
dizaines de beaux immeubles modernes étaient récemment sortis de
terre. Bref, à première vue, l'Albanie semblait s'être relevée de la crise du
printemps 1997. En effet, en janvier-février 1997, le système des sociétés
financières pyramidales s'était écroulé, laissant un trou de plus d'un
milliard de dollars et des centaines